Alexandre Violle

Alexandre Violle

nyrknaqer.ivbyyr@rurff.serf.ssehe@elloiv.erdnaxela

PostDoctorantCentre d'étude des mouvements sociaux

Travaux de recherche

Mes intérêts de recherche se situent à la croisée de la sociologie économique, de l’anthropologie de la finance, de la sociologie politique et de la sociologie des sciences et des techniques.

J’étudie sur différents terrains la façon dont des savoirs financiers contribuent à transformer les manières de faire de la politique que ce soit en France ou en Europe.

J’ai soutenu ma thèse à l’université PSL-Mines ParisTech au sein du Centre de sociologie de l’innovation en septembre 2019. Celle-ci a porté sur l’Union bancaire, la principale réforme des institutions de l’Union européenne en réponse à la crise financière de 2007-2008. L’objectif de ma thèse était de suivre, dans le cadre d’une recherche qualitative, les effets des instruments d’action publique inventés par les acteurs de la Banque centrale européenne pour contrôler les risques financiers pris par les banques de la zone euro. Une telle enquête visait à caractériser la manière dont ces instruments contribuent à redéfinir conjointement la gestion des risques par les banques, ainsi que le rôle de l’Union européenne et des États dans la définition de la bonne conduite des établissements.

D’octobre 2019 à mai 2020, j’ai participé, sous la responsabilité d’Ève Chiapello (CEMS), à un programme de recherche qu’elle coordonne à l’École des hautes études en sciences sociales, en coopération avec l’Université d’Hambourg, intitulé « Financialisation and the fabrication of intangible assets as responses to the problems of contemporary capitalism » (programme financé par le Anneliese Maier Research Award de la Fondation Humbolt). Ce premier post-doctorat a donné lieu à l’élaboration d’une revue de littérature sur la mobilisation de la notion de circuit financier en anthropologie, sociologie et économie. Ce travail sert la rédaction d’un article programmatique, conjointement rédigé avec Ève Chiapello et Virginia Santilli, qui propose d’investiguer les infrastructures matérielles permettant le fonctionnement des circuits financiers.

De juin 2020 à mars 2021, j’ai réalisé un nouveau post-doctorat au Centre de sociologie de l’innovation dans le cadre d’un projet de recherche coordonné par Brice Laurent et Liliana Doganova. Celui-ci a porté sur l’analyse des pratiques de réplication et de passage à l’échelle d’expérimentations dans les domaines de la mobilité autonome et hydrogène, ainsi que sur l’usage d’instruments réglementaires de type « regulatory sandbox ». J’ai réalisé une enquête multi-sites dont l’objectif était de comprendre les recompositions de l’action étatique dans le gouvernement de différentes activités économiques par l’organisation de programmes expérimentaux sur des territoires locaux.

En novembre 2021 je débute un nouveau post-doctorat financé par une bourse IFRIS sur l’étude de l’expertise climatique des banquiers centraux en Europe.

 

Domaines de recherche

Sociologie politique de l’action publique : instrumentation de l’action publique, régulation, recomposition de l’action étatique.

Études européennes : gouvernement de la crise financière, politique économique européenne, transformation de l’expertise de la Banque centrale européenne.

Études sociales des sciences et des techniques : étude des processus de production de connaissances, controverses, politiques des sciences.

Sociologie/anthropologie de la finance : pragmatique de la valorisation financière, finance verte, rôle de l’expertise économique dans la fabrique de l’action publique.

 

Projet

Mon projet actuel s’intitule : “Climatizing finance or financializing climate? The material politics of climate stress test in Europe”


Résumé

Les investisseurs peuvent-ils sauver le climat ? Ce projet de recherche examine la manière dont des acteurs centraux de la finance, tels que les banquiers centraux, font face au changement climatique. Le projet étudie les principaux instruments d'action publique développés par les banques centrales sur ce sujet : les stress tests climatiques. Développés par les banques centrales depuis 2018, ces instruments ont pour objectif d'inciter les investisseurs à désinvestir des énergies carbonées en révélant aux marchés financiers les conséquences du changement climatique sur les actifs détenus par les banques. Cet objectif est poursuivi par des démonstrations publiques des effets de scénarios de « crise climatique » sur la valorisation des actifs des banques. Par une enquête de terrain au sein de différentes banques centrales en Europe, je cherche à comprendre comment ces instruments sont construits, utilisés et critiqués, afin de caractériser « la politique matérielle des stress tests », c’est à dire le type de climat que ces instruments rendent intelligible pour un public d’investisseurs, ainsi que leurs effets. Sur ce dernier point, l’objectif est de qualifier le type de nouvelles connaissances et de contrôle que les banques centrales obtiennent sur les activités financières des banques européennes en ayant recours à ces instruments.

 

Publications principales

Revues avec comité de lecture

♦ Violle A., (2021), “Agir en européen. Forme et présence de l’État dans la fabrique des décisions de supervision des acteurs de l’Union bancaire”, Revue française d’administration publique, 178.

♦ Violle A., (2020), “Constituer un territoire de gouvernement pour la finance. Enquête sur l’expertise de supervision au sein de l’Union bancaire européenne”, Compte rendu de thèse, RFSE, 24, p. 255-258.

♦ Alauzen M., Muniesa F. &  A. Violle, (2020), “Exercising knowledge of costs: behavioural politics of economic restraint in French public service reform”, French Politics, p. 1-16.

♦ Laurent B., Saraç-Lesavre B. & A. Violle, (2019), “Formuler l’action publique en termes de tests. Les stress tests européens comme réponse aux crises financières et nucléaires”, Critique internationale, 85 (4), p. 63-83.

♦ Violle, A. (2017), “Banking supervision and the politics of verification: the 2014 stress test in the European Banking Union”, Economy and Society, 46 (3-4), p. 432- 451.

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