Juliette Marin

Juliette Marin

whyvrggr.zneva.evbf@tznvy.pbzmoc.liamg@soir.niram.etteiluj

Jeune docteureCentre d'étude des mouvements sociaux

► Thèse soutenue sous la direction d'Eve Chiapello

Titre de la thèse

  • “Modèles territoriaux de résilience. Discours hégémoniques et effets socio-spatiaux en Amérique Latine”

Résumé/Problématique

D’un déploiement discursif en expansion dès les années 2000, à des niveaux globaux, nationaux et locaux, et dans des agendas de politiques publiques diverses (de la Smart city jusqu’à l’adaptation au changement climatique, en passant par la gestion des risques, l’aide humanitaire ou la défense militaire), le concept de « résilience » est amplement critiqué du fait de son ambiguïté, de son absence de prise en compte des structures de pouvoirs et d’agence, de sa mobilisation idéologique participant de la « gouvernementalité neolibérale ». Lui sont aussi reprochés son caractère universaliste, son association avec des phénomènes contemporains de remilitarisation de la gestion de risque et de commodification et privatisation de la gestion de risque de désastre, ou encore son éloignement des perspectives de justice sociale, sous le couvert d’un concept de status quo.

Bien que de multiples initiatives à effet territorial aient été conçues et mises en place au nom de la résilience en Amérique Latine, les recherches sur la résilience dans la région tendent à étudier des cas à l’échelle micro/locale (le quartier, la communauté, une baie, …) et à reproduire les cadres théoriques dominants principalement développés par des centres scientifiques et techniques du Nord global. Parallèlement, la rhétorique de la résilience climatique promue par certains acteurs économiques urbains à échelle globale peut servir à masquer des pratiques spéculatives, d’exclusion sociale et non durables, accentuant ainsi des injustices historiques associées aux infrastructures et à l’usage du sol urbain. Dans différentes régions du monde, des effets tels que l’accentuation des processus d’inégalités socio-spatiales par l’expulsion de groupes sociaux pauvres de certains terrains au bénéfice d’élites urbaines est ainsi masquée par un discours qui met en avant la participation sociale et prétend aboutir a à processus ‘win-win’.

Les effets de la création de nouveaux marchés au nom de la résilience urbaine sont peu et mal connus. L’idée de l’existence d’un “dividende de la résilience” permettant de “grandir plus forts dans un monde imprévisible” selon les mots de la Fondation Rockefeller fait écho à l’idée d’un “triple dividende de la résilience” de la Banque Mondiale. A partir de réseaux globaux, comme le réseau 100 Villes Résilientes, de nouvelles relations publiques-privées et de nouveaux marchés ont été créés, alors qu'un cadre conceptuel ad-hoc et des instruments tel qu'un indicateur de résilience urbaine (City Resilience Index) ont été déployés dans une centaine de villes. Enfin, ces discours, les modèles qui les soutiennent et les outils qui permettent de les implémenter n’ont pas encore été étudiés du point de vue des instruments techniques.

Le projet propose donc de se centrer sur les modèles territoriaux de résilience, c’est-à-dire les modèles (conceptuels, théoriques, méthodologiques, de gestion) qui sont développés au nom de la résilience et qui ont une vocation territoriale. Ces modèles, en tant qu’instruments de médiation scientifique et pratiques de connaissance et de gestion territoriale, sont ancrés dans un contexte de production et dans des réseaux sociotechniques complexes. En se territorialisant, ils interagissent avec les territoires qu’ils prétendent représenter et produisent de nouveaux territoires (virtuels, physiques, politiques, imaginaires), à différentes échelles, du local (la vie quotidienne) jusqu’au global (réseaux transnationaux).

Il s'agit donc de se demander quels sont les changements territoriaux créés par les modèles de résilience, notamment ceux qui sont invisibilisés par le discours normatif. D’autres questions surgissent alors : Quels effets et phénomènes socio-spatiaux produisent ou renforcent l’emploi et la promotion des modèles de résilience ? Que laissent de côté les modèles de résilience et que produisent ces biais ? Ces modèles renforcent-ils des dynamiques territoriales ?

Mots-clés: Modèles ; Résilience ; Durabilité ; Adaptation ; Transformation ; Transition ; Risque de désastre ; Changement climatique ; Circulation des modèles ; Relations Nord-Sud ; Inégalités socio-spatiales ; Indicateurs urbains ; Commodification.

Publications scientifiques

♦ Marin, J., Cortés, J., Aliste, E., Campos, J. (2020). Scientific controversy as a disaster risk factor: The 2007 seismic crisis in Patagonia, Chile. International Journal of Disaster Risk Reduction, DOI: 10.1016/j.ijdrr.2020.101639.

♦ Campos, E., Vergara, F., Marin, J., Vicencio, C., Silva, M. y Guerrero, F. (2020). ¿Qué investigamos Nosotras? : Análisis tecnofeminista de la producción de conocimiento científico en tesis de postgrado (FACSO y FAU) de la Universidad de Chile. Disponible en ligne: https://doi.org/10.34720/8k7v-fv10

♦ Aliste, E., Marin, J. (2020). Under urban resilience models: New or strengthened hegemonies hidden by global discourses? Equilibri, pp. 68-78, DOI: 10.1406/98100 Disponible en ligne: https://www.rivisteweb.it/issn/1594-7580/issue/8027

♦ Cortés J., Marin, J., Campos J., Aliste E. Riesgos Socionaturales. Una discusión interdisciplinaria sobre el rol de la ciencia, la tecnología el derecho en períodos de crisis. Cuadernos de Beauchef, 4, pp. 17-38. ISSN: 2452-493X

♦ Güida, C., Garay, R.,Espinoza, A., Moreno, J., Marin, J., Rivas, I. (2020). Género y Reducción del Riesgo de Desastres a nivel local (Gender and disaster risk reduction at the local level). Disponible en ligne: https://uchile.cl/u163263

♦ Aliste, E. Marin, J. (2019). Imaginarios geográficos de la otredad. Un breve ensayo sobre las migraciones en la geografía social. Anales de la Universidad de Chile, 16, ISSN: 0717-8883, 2019, 99-111, DOI/URL: 10.5354/0717-8883.2019.54723

♦ Marin, J., Mendez, I., Sarmiento, J. P. (2018). Dimensionando la precariedad urbana y su vínculo con la gestión del riesgo de desastres. REDER, 2(2), 4-15. Disponible en ligne: http://www.revistareder.com/ojs/index.php/reder/article/view/14

♦ Campos, J., Marin, J. (2017). Gestión del Riesgo Sísmico. In: Santiago humano y resiliente. Una mirada desde la academia. Santiago, pp. 70-80.

♦ Nishio, M., Marin, J., Fujino, Y. (2012). Uncertainty quantification of the finite element model of existing bridges for dynamic analysis. Journal of Civil Structural Health Monitoring, 2(3), pp.163-173.

Communications

2020

♦ "Modelos territoriales de resiliencia: Narrativas hegemónicas y efectos socioespaciales en América Latina", Séminaire doctoral ATACAMA-SHS: Sciences humaines et sociales en territoire minier, En ligne.

♦ “Under urban resilience models: New or strengthened hegemonies hidden by sustainable discourses?”, School of the Souths of the World, En ligne, Milan, Italie.

♦ "Modelos territoriales de resiliencia: Narrativas hegemónicas y efectos socioespaciales en América Latina", Jornada doctoral franco-américa austral, En ligne, Institut Français d'Argentine, Centro Franco Argentino de Altos Estudios de la Universidad de Buenos Aires, Polo Cono Sur del Institut des Amériques.

♦ "Modelos hegemónicos de resiliencia urbana y efectos socioespaciales en América Latina", 10 Encuentro de Diseño Urbano, En ligne, Chili.

♦ “Vinculando modelos y territorios: Resiliencias territoriales significadas desde el Sur global”, Jornadas de diálogos territoriales, En ligne, Chili.

♦ “¿Qué Investigamos Nosotras?”, Séminaire d’anthropologie historique de l’Amérique Latine Colonialités/Altérités, Institut des hautes études de l'Amérique latine (IHEAL), Paris, France.

2019

♦ “Under urban resilience models: New or strengthened hegemonies hidden by sustainable discourses?”, School of the Souths of the World, Milan, Italie.

♦ “Linking models and territories: Territorial Resilience signified from the Global South”, Workshop Beyond Disaster Recovery: Cascading Risks and Wellbeing in the Age of Climate Change, Helsinki, Finlande.

♦ “Resiliencia y territorio: una mirada desde el sur global”, Seminario Desafíos socio-ambientales en la Región de Aysén, Coyhaique, Chili.

♦ “Habitar con el riesgo de desastres: resiliencia y conflictos de territorios latinoamericanos”, III Congreso Latinoamericano de Teoría Social, Buenos Aires, Argentine.

♦ “Mapas de riesgo de desastres para el patrimonio cultural: aprendizajes y desarrollos en Chile e Italia ”, XI Congreso Chileno de Sismología e Ingeniería Sísmica, Valdivia, Chili.

♦ “Habitar con el riesgo de desastres: Resignificando y politizando la resiliencia de territorios latinoamericanos”, Seminario doctoral de la XIII° Escuela Chile-Francia, Santiago, Chili.

2018

♦ “Interés de la resiliencia ante desastres en América Latina: ¿cómo, para qué y por qué?”, 1er Encuentro nacional de estudiantes de postgrado en Geografía, Santiago, Chili.

♦ “Explorando los vínculos entre institucionalidad del conocimiento, conflictos territoriales y desastres socionaturales. La crisis de Aysén de 2007 revisitada”, XIII Congreso Chileno de Ciencia Política, Santiago, Chili.

♦ “Desarrollando docencia inter y transdisciplinarias de pregrado: lecciones aprendidas del CFG sobre riesgo de desastres”, Congreso Internacional de Orientación para el Aprendizaje en Educación Superior, Santiago, Chili.

♦ “De la utopía al desastre: resiliencia de las ciudades contemporáneas”, 8º Encuentro de Diseño Urbano, Iquique, Chili.

2017

♦ “Strengthening disaster risk governance to manage disaster risk”, Global Forum on Science and Technology for Disaster Resilience, Tokyo, Japon.

♦ “Building resilience to disasters in Chile, a transdisciplinary approach”, Jornada Protection gap nell’edilizia antisismica, Festival della Diplomazia, Rome, Italie.

♦ “Patrimonio y peligro sísmico en el contexto andino: una mirada desde la transdisciplina”, Présentation, Bibliothèque Nationale, Santiago, Chili.

2015

♦ “Aysén 2007, de una deficiencia de la gestión del riesgo de desastres a una crisis de gobernanza”, Conferencia Anual del Centro de Estudios de Conflicto y Cohesión Social (COES), Santiago, Chili.

Activités pédagogiques

♦ Printemps 2020, Printemps 2019, Printemps 2018 : Membre du corps enseignant et Enseignante, Formation de spécialisation (2e cycle) en “Gestion, ingénierie et sciences pour la résilience face aux catastrophes socio-naturelles”, Faculté de Sciences Physiques et Mathématiques, Université du Chile.

♦ Automne 2020, Automne 2019 : Enseignante, “Séminaire d’introduction à la recherche”, Département de Géographie, Faculté d’Architecture et Urbanisme, Université du Chili.

♦ Automne 2020 : Enseignante, “Andean context and extreme events: New paradigms and controversies, 10 years after the 27F mega-earthquake”, Cours transversal de l’Université du Chili.

♦ Mai 2019 : Enseignante, Cours ‘Risque de désastre dans le contexte des Andes’ pour le Webinar “Carta del rischio application in the Andean context” organisé par l’Institut Italo Latino-Americain (IILA) et l’Embassade du Chili en Italie.

♦ Printemps 2017, Printemps 2016, Printemps 2015 : Enseignante, “Risques et catastrophes au Chili: Une introduction critique”, Cours transversal de l’Université du Chili.

Formation

♦ Université du Chili. Formation Doctorale

2018 – ACTUELLEMENT. – Santiago, Chili. Programme ‘Territoire, Espace, Société’, Faculté d’Architecture et Urbanisme.
Projet de recherche: “Modèles territoriaux de résilience : Discours hégémoniques et effets socio-spatiaux en Amérique Latine”, sous la direction du Dr. Enrique Aliste.

♦ Université Internationale de Floride. Formation de spécialisation (2e cycle)

2016 - 2017 – En ligne. Programme international sur la Planification pour le développement local, l’aménagement du territoire et la gestion des risques. Stage à l’Université de Manizales, Colombie.

♦ Université de Tokyo. Master of Science en Génie Civil.
2009 - 2011 – Tokyo, Japon. Programme international en Génie Civil.

♦ École des Ponts-ParisTech. Diplôme d’ingénieur civil.
2006 - 2011 – Champs-sur-Marne, France. Spécialité en Génie Civil et Construction.

♦ AsiaPacific Summer School in Smart Structures Technology. École d’été.
2010 – Tokyo, Japon. Cours et projets de contrôle de structures et ouvrages.

♦ École d’Architecture, de la Ville et des Territoires. Programme Structure & Architecture.
2007 - 2008 – Marne la Vallée, France. Double cursus en architecture.

♦ Lycée Louis Le Grand. Classes Préparatoires aux Grandes Écoles.
2004 - 2006 – Paris, France. Filière 'Mathématiques, Physiques, Sciences de l’ingénieur’.

Expérience professionnelle

♦ Programme de Risque Sismique, Université du Chili (PRS) — Conduction de projets de recherche.
2015 – ACTUELLEMENT. – Santiago, Chili. Recherche appliquée sur les vulnérabilités et le risque sismique. Développement de partenariats. Dissémination scientifique.

♦ Projet national de recherche (FONDECYT) – Doctorante.
2019 – ACTUELLEMENT. Projet Fondecyt n°1190855 ‘Naturalezas, territorios y paisajes forestales: imaginario verde y nuevas desigualdades socio-ambientales en la geografía social’.

♦ Centre d’excellence ‘Centro de Ciencia del Clima y la Resiliencia (CR)2’ – Doctorante.
2020. Participation dans la ligne ‘Villes Résilientes’.

♦ Programme de financement de projets académiques d’étudiants de 2e et 3e cycles, Université du Chili — Co-chercheuse.
2019 – Santiago, Chili. Projet: ¿Qué Investigamos Nosotras?”.

♦ Programme Transdisciplinaires de Réduction des Risques et Catastrophes de l’Université du Chili (CITRID) — Conduction de projets interdisciplinaires.
2017-2018 – Santiago, Chili. Projet de recherche sur la vulnérabilité sismique de constructions patrimoniales. Co-encadrement de deux travaux de mémoire de licence en génie civil. Organisation d' ateliers d’experts scientifiques et techniques au Chili et en Italie.
2015 - 2017 – Santiago, Chili. Recherche interdisciplinaire sur une controverse lié et une crise de gestion des risques à Aysen (Patagonie chilienne) en 2007.

♦ Laboratoire Bridge & Structures. Projet de recherche.
2009 - 2011 – Tokyo, Japon. Calcul d’incertitudes et validation de modèles pour l’analyse dynamique de ponts.
2010 – New Jersey, États-Unis. Expérience dynamique d’un pont pour le Programme ‘Long Term Bridge Performance’.

♦ Université de Tor Vergata. Stage de recherche scientifique.
2007 – Rome, Italie. Étude de l’interaction d’ondes maritimes et de barrages amovibles.

Bourses

♦ Bourse d'étude de la Faculté d'Architecture et Urbanisme (FAU), 2018-2021.

♦ Bourse d'études MEXT du gouvernement japonais (Monbukagakusho), 2009-2010.

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