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Rahal Boubrik

Conférences
Rahal Boubrik

Rahal Boubrik est Professeur à l’Université Mohammed V de Rabat (Maroc). Spécialiste d’anthropologie et d’histoire, ses travaux portent sur la parenté, le religieux et le politique dans les sociétés Ouest sahariennes. Il est  directeur de la Revue africaine des sciences humaines et sociales. Il a été directeur du Centre des Études Sahariennes (2011-2017) (Université Mohammed V) et Fellow of Group Modernity and Islam Wissenschaftskolleg (Berlin, Germany). Auteur de plusieurs ouvrages dont : Saints et société en Islam (CNRS Éditions 1999), La ville dans la société bédouine (Université Mohammed V, 2003), Entre Dieu et la tribu (Université Mohammed V, 2011), De la tente à  la ville. La société sahraouie et la fin du nomadisme (La Croisée des Chemins, 2017), La question du Sahara : Aux origines d’une invention coloniale 1884-1975 (La Croisée des Chemins, 2023).

Rahal Boubrik participe au Programme Professeurs invités de l'EHESS, sur proposition d'Alain Mahé (CEMS UMR 8044 EHESS/CNRS - INSERM U 1276).

 

Conférences de RAHAL Boubrik

 

Ethnicité et tribalisme. ambivalence et persistance d’une clef de lecture des conflits en Afrique et dans le monde arabo-musulman 

 Dans le cadre du séminaire doctoral de l'Université Paris 8, coordonné par Barbara Casciarri, LAVUE UMR 7218 - ANR THAWRASuR - "Le Soudan entre révolution et guerre. Regards comparatifs sur les dynamiques sociales du conflit en situation post-coloniale" 

Les conventions entre les puissances coloniales (française et espagnole) du début du XXe siècle ont établi des frontières théoriques sur la carte du territoire de l’Ouest saharien suivant des lignes et des parallèles. Des frontières et des limites établies par ces forces coloniales, sans considérer les réalités sociales, historiques et géographiques de la région, vont s’imposer progressivement. Les tribus nomades sahariennes étaient obligées de se soumettre à l’arbitraire administratif et militaire des états-majors coloniaux. Elles voient leurs mouvements se restreindre dans une zone extrêmement limitée. Le but est de montrer, à travers presque un siècle (1884-1975), le processus de création des frontières et l’invention des nouvelles identités par l'instrumentalisation du fait tribale.

  • Vendredi 17 Novembre 2023, 15h-17h - Salle A220-17, Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, 2 rue de la Liberté, 93200 Saint-Denis

 

Une cérémonie rituelle des Noirs au sud du Maroc ma‘rûf la‘bîd /Ganga 

Dans le cadre du séminaire de Pietro Fornasetti, Ismaël Moya et Jean Schmitz - "Anthropologie comparative du Sahel occidental musulman (Sénégal, Mauritanie, Mali...)"

Malgré l’arrivée de milliers d’esclaves noirs au Maroc depuis le Moyen Âge, nous avons peu de traces écrites émanant de ce groupe servile. L’esclave n’a pas de voix dans la société, il est invisible, il n'y a pas de récit de groupe. En revanche, nous avons trouvé une forme de mémoire des esclaves qui s’exprime dans une cérémonie à travers le rituel, les pratiques, la musique, les chants, la danse, les récits oraux. Durant cette cérémonie annuelle qui porte plusieurs noms, ma‘rûf la‘bîd, (cérémonie rituelle d’esclaves ou les Noirs)plus connus sous le nom de Ganga dans l’Oued Noun au sud du Maroc.  Dans le passé, elle était une expression culturelle, religieuse et sociale des esclaves noirs des oasis d’Oued Noun. Depuis l’abolition de l’esclavage en 1934 avec la colonisation française , ma‘rûf la‘bîd a continué à être célébrée par les esclaves affranchis puis par leur descendance. Actuellement on assiste à une patrimonialisation - touristification du rituel assimilé à la musique Gnawa (Festival Gnaoua et Musiques du monde ) dont se demandera si elle ne contribue pas à effacer progressivement cette mémoire.

  • Mercredi 22 novembre 2023, 10h30-12h30 - Salle 3.09,  Centre de colloques, Campus Condorcet, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers

 

 La guerre et la paix dans la société maure

 Dans le cadre du séminaire d'Alain Mahé - "Entre l'amitié et l'inimitié : l'échange, l'alliance, la complicité et la trahison"

La guerre est peu présente dans les études anthropologiques sur la société maure. Pierre Clastres a déjà constaté la quasi-absence dans le champ de recherche de l'ethnologie contemporaine d'une réflexion générale sur la guerre. La société maure à la veille de la conquête coloniale s’articulait autour des principaux groupes statutaires : guerriers – hassân ou ‘rab, religieux – zwâya ou tulba, tributaires – lahma ou znâga. Société sans États, la violence était omniprésente.   À travers les annales (hawliyât ) des opérations guerrières (razzî plr. Gazyân), nous décrivons comment la guerre était organisée, codifiée, ritualisée, mais aussi, comment elle était contrôlée et évitée (pactes de protection, trêves, pactes de la paix, médiations et négociations …). Il s’agit à travers la guerre d’exposer les dynamiques des alliances / unités et des oppositions / divisions lignagères et les relations familiales. Il est question également d’appréhender les bases des relations et des réseaux d’amis et d’ennemis ainsi que les solidarités lignagères et les relations familiales au temps de la guerre.

  • Mardi 12 décembre 2023, 16h30-18h30 - Salle 25-A, EHESS, Campus Condorcet, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers

 

La guerre au temps de la « pacification » coloniale

 Dans le cadre du séminaire d'Alain Mahé - "Entre l'amitié et l'inimitié : l'échange, l'alliance, la complicité et la trahison"

 L’avènement de la conquête coloniale française du pays maure au début du 20 siècle, un bouleversement de l’ordre social est amorcé. La conquête militaire est menée au nom de la « pacification ». Pour les tribus, les attaques armées (gazzyân) contre les Français, et leurs alliés parmi les tribus locales sont menées au nom du jihâd. Les amis et les ennemis sont définis en fonction des positionnements de chacun envers les Français. Ces derniers vont jouer la carte de division, en classant les tribus entre « amis », « Étrangers amis »  et « ennemies ».  Ces tribus « soumises » ont profité de cette alliance pour mener des razzias sous la direction des officiers français, souvent accompagnées de pillages, assassinats, vengeances personnelles et « statutaires ». Les tribus  « résistantes », tout en menant leur guerre sous la bannière du « jihâd », n’ont pas échappé aux pratiques précitées. En somme, les opérations militaires de la « pacification » ont renversé les normes, l’éthique de la guerre et les stratégies des alliances ; par conséquent elles ont

  •  Mardi 12 décembre 2023, 18h30-20h30 - Salle 25-A, EHESS, Campus Condorcet, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers

 

 

 

 

 

 

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