Soutenance d'Anne-Claire Vallet

Anne-Claire Vallet a soutenu sa thèse de doctorat intitulée

Les habitants invisibles des friches de la ville.
Abris discrets et incertains dans les terrains vagues et les délaissés autoroutiers aux abords de Paris

et préparée sous la co-direction de Michel Agier et d'Alessia de Biase, le 4 mars 2021, à l'EHESS, devant un jury composé de

♦ Michel Agier, Directeur d’Études à l’EHESS

♦ Alessia de Biase, Professeure à l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-La Villette

♦ Florence Bouillon, Maîtresse de conférences à l’université Paris 8

♦ Jean-François Laé, Professeur émérite à l’université Paris 8

♦ Thierry Paquot, Professeur émérite à l’université Paris-Est Créteil Val-de-Marne

♦ Yves Pedrazzini, Professeur à l’École polytechnique fédérale de Lausanne

♦ Nicolas Tixier, Professeur à l’École nationale supérieure d’architecture de Grenoble

Résumé

Les terrains vagues et les délaissés autoroutiers ont, en tant que friches, une existence temporaire mais chronique en ville. Ce sont des espaces dits vacants qui, de l’extérieur, semblent abandonnés, inoccupés, et parfois impénétrables. Pourtant, ils comportent souvent des abris, des tentes ou des cabanes, peu ou pas du tout visibles depuis les espaces urbains qui les entourent. À partir d’une ethnographie de ces situations discrètes, précaires et instables, cette thèse en anthropologie appréhende, de l’intérieur et sous l’angle de l’habiter, des terrains en friche localisés en petite couronne parisienne. Qu’est-ce que raconte l’effacement des abris sur la « présence-au-monde » et le rapport à la ville de leurs habitantes et habitants ? En quoi cet effacement donne-t-il à comprendre ce qui constitue une certaine habitabilité des terrains en friche ? En quoi cette habitabilité se distingue-t-elle, et même se confronte-t-elle, à l’appropriation ? Effacement des abris, « présence-au-monde » et rapport à la ville montrent que, sans être les seuls, ces terrains en friche – en apparence inutiles, clôturés, indéterminés, inappropriés pour se loger, voire s’abriter – sont, au sein de la ville déterminée, planifiée et contrôlée, indispensables à celles et ceux qui, français ou étrangers, de pays tiers ou européens, migrants ou immigrés, séjournant depuis peu ou de longue date en ville, n’ont pas d’espace propre et ne sont pas protégés par la société, la Ville et/ou l’État.