Soutenance de Daniella Naves de Castro Rocha

Thèse de doctorat dirigée par Monique de Saint Martin et soutenue par Daniella Naves de Castro Rocha le 8 mars 2007 à l’EHESS.

Titre de la thèse

« Le parti des travailleurs à l’épreuve du pouvoir. Le PT dans le district fédéral au brésil (1980-2000) »
 

Les membres du jury

  • Robert Castel (EHESS), Monsieur Afrânio Garcia (EHESS),
  • Jacques Ion (CNRS), Madame Marilde Loiola Menezes(Université de Brasilia),
  • Michel Offerlé (Université Paris I),
  • Monique de Saint Martin (EHESS, directrice de thèse).
  • Rapporteurs : Michel Offerlé (Université Paris I) et Hélgio Trindade (Université Fédérale du Rio Grande do Sul)

Présentation de la thèse

Depuis sa fondation en 1980, le Parti des Travailleurs (PT) a souvent été évoqué, au Brésil et ailleurs, comme un cas paradigmatique, en tant que modèle « improbable » d’entrée en politique d’acteurs illégitimes socialement et politiquement. L’objet empirique constitué par le PT dans la région de Brasilia-District Fédéral (DF), a permis de revisiter ce « paradigme » intrigant, en mettant en lumière les spécificités du parti et de ses partisans, les transformations qu’ils ont connues dans les années 1980 et 1990 et leur rapport au pouvoir. Un des défis posés dans cette thèse a été la construction d’une analyse sociologique tentant de rendre compte de l’espace des positions constitué par l’organisation petista et de sa dimension entrepreneuriale sans oublier sa dimension « institutionnelle » – au sens de l’institution sociale qui produit du sens et qui donne cohérence à l’engagement de ses membres. La tentative d’articulation d’une approche structurale de ce parti politique – centrée sur les réseaux structurants et les dispositions qu’ils génèrent – et d’une approche processuelle – qui accorde de l’importance au contexte – a constitué un défi théorique supplémentaire.

Loin du centre de gravité petista associé aux usines métallurgistes de l’état de São Paulo, le PT a acquis une forme partisane bien particulière dans la configuration sociale composée par le DF. C’est d’ailleurs dans cette région qu’il a connu de 1995 à 1998 sa première expérience de gouvernement dans une unité de la fédération brésilienne. Après avoir restitué les conditions d’implantation du parti dans le DF, à l’aide d’une étude des propriétés sociales et politiques de ses membres (adhérents et dirigeants) et grâce à une démarche socio-historique de restitution des réseaux structurants du parti, cette thèse s’est intéressée aux relations ambiguës entretenues par le PT et les petistas avec le pouvoir lors du « passage » par le gouvernement de la région. L’une des questions posées a été de savoir dans quelle mesure l’exercice du pouvoir a pu transformer un parti défini jusqu’alors par son statut d’opposition, qui revendiquait une position ancrée à gauche de l’espace partisan et dont l’identité était fortement associée au dévouement militant de ses membres. Mis à l’épreuve par cette expérience au pouvoir, le PT/DF a connu ensuite un mouvement peu homogène de recomposition de son espace interne. Parmi les effets de l’enchevêtrement des processus, plus ou moins simultanés, générés au sein de l’organisation petista, on observe notamment une transformation qualitative du lien partisan.

Mots-clés

Parti des Travailleurs, parti politique, gauche, pouvoir, militantisme, milieu militant, réseaux militants, lien partisan, logique partisane, recrutement politique, Brésil, Brasilia, District Fédéral.

À lire

 résumé et conclusion intégrale de la thèse en ligne.