Soutenance de Nathalie Nadaud-Albertini

Thèse préparée sous la direction de Sabine Chalvon-Demersay et soutenue par Nathalie Nadaud-Albertini le 15 novembre 2011, à l’EHESS. Mention très honorable

Nathalie Nadaud-Albertini

  • « Constituer une innovation télévisuelle. Le contenu et la réception numérique des émissions de télé-réalité en France ».

Membres du jury

  • Sabine Chalvon-Demersay, Directrice d’études et de recherche (EHESS-CNRS)
  • Éric Maigret, Professeur à l'université de Paris III
  • Dominique Mehl, Directrice de recherche CNRS (présidente du jury)
  • Gabriel Segré, Maître de conférences à l'université de Paris X
  • Jacques Walter, Professeur à l'université Paul Verlaine-Metz

Présentation/Résumé de la thèse

Cette thèse s’intéresse à la façon dont une innovation télévisuelle –la télé-réalité- s’est constituée à travers les interactions entre différentes instances (producteurs, contempteurs, téléspectateurs-internautes). A son arrivée en France, en avril 2001, par son caractère inédit, la télé-réalité a crée une sorte de vide de catégories pour la saisir, de sorte qu’elle a suscité à la fois une grande surprise et une immense crainte. A tel point que, dans un premier temps, les seules catégories qui ont semblé adéquates ont été celles de la dénonciation. Puis, avec le temps, le genre a essaimé sur de multiples thèmes, les interactions entre les instances ont évolué, la familiarité avec les programmes s’est accrue. Et, c’est une véritable grammaire télévisuelle qui s’est mise en place : les différentes instances se sont ajustées de façon à fournir des catégories pour envisager la télé-réalité autrement que dans la dénonciation.

Cette thèse a adopté une méthodologique propre à ne pas entrer dans la polémique. Au lieu de se laisser enfermer par les catégories de la critique, elle a voulu s’en affranchir. Pour ce faire, elle s’est appliquée à serrer de près le processus de co-constitution en suivant un chaînage allant de la production de catégories initiales en passant par les déplacements de ces catégories et les différents positionnements par rapport à ces dernières. Elle a étudié trois terrains d’avril 2001 à fin 2009 (la presse écrite, les contenus télévisuels, et les sites et forums liés à la télé-réalité) et a mis en place une méthodologie bien à elle permettant de saisir la réception numérique (sur Internet) de la télé-réalité.

Cette thèse s’articule autour de quatre grands axes. Dans un premier temps, elle pose la question suivante : comment appréhender la télé-réalité en tant que chercheur ? Elle y répond en effectuant un état de l’art, puis en proposant sa propre méthode. Dans un second temps, elle décrit un processus d’adaptation des dispositifs télévisuels aux critiques. Dans un troisième temps, elle montre que la télé-réalité propose un nouveau modèle de sujet qui émerge et se déploie dans des domaines variés. Et enfin, elle s’intéresse à la convergence intermédiatique en travaillant sur les dispositifs Internet proposés par les concepteurs et les usages indépendants des internautes.

Au final, à quoi invite cette thèse ? À comprendre comment se constituent les normes télévisuelles dans les situations d’innovation