Soutenance de Sebastian Peyrera

Thèse préparée sous la direction de Louis Quéré et soutenue par Sebastian Peyrera le 29 septembre 2010, à l’EHESS. Félicitations du jury à l’unanimité.

Titre de la thèse

  • « Critique de la politique, expertise et transparence. La corruption en tant que problème public en Argentine (1989-2001). »

Membres du jury

  • Jean-Louis Briquet, Directeur de recherche CNRS
  • Daniel Cefaï, Direcreur d’études à l’EHESS
  • Gabriel Kessler, Professeur à l’Universidad Nacional de la Plata (Argentine)
  • Pierre Lascoumes, Directeur de recherche CNRS
  • Cyril Lemieux, Maître de conférences à l’EHESS
  • Louis Quéré, Directeur de recherche CNRS

Présentation/Résumé de la thèse

Au cours des dernières décennies, la corruption a suscité l’intérêt des analystes et des observateurs les plus divers. Elle est même devenue un thème à part entière dans le cadre de certaines disciplines, telles que l’économie, le droit, la science politique, la sociologie, l’anthropologie et l’histoire. Plus récemment, au carrefour de ces diverses disciplines, des spécialistes en matière de corruption ont commencé à apparaître, sorte d’authentiques « corruptologues ».

Cette thèse présente une analyse de la corruption en tant que problème public.

L’analyse repose sur une première distinction importante : travailler sur la corruption en tant que phénomène et l’examiner en tant que problème public constituent deux choses différentes. Dans le premier cas, l’attention est centrée sur l’explication d’un phénomène déterminé dont l’existence est postulée comme donnée, alors que, dans le second cas, l’attention est portée sur les pratiques et les discours qui conduisent à la configuration d’une situation déterminée comme problématique. La principale hypothèse qui guide ce travail entend dissocier la compréhension des processus de constitution d’un problème public et les transformations du phénomène que ces processus contribuent à définir et à caractériser. De ce point de vue, une recrudescence de la corruption en tant que phénomène n’est pas la condition sine qua non pour que la corruption se constitue en problème. Ce qui nous intéresse principalement, c’est de montrer qu’il s’agit de deux regards et de deux analyses indépendantes et que le fait de les croiser ou de les superposer conduit souvent à des erreurs et à des confusions majeures.

La corruption - en tant que thème ayant suscité un grand intérêt, des débats et une production intellectuelle au cours de ces dernières décennies, et en tant que phénomène de plus en plus étudié, évalué et analysé - est une question particulièrement intéressante pour tenter de montrer quelles sont les particularités d’une sociologie des problèmes publics.