Soutenance de Yaël Kreplak

Thèse de doctorat soutenue par Yaël Kreplak, sous la direction de Louis Quéré, le 3 juillet 2014 à l’EHESS

Titre de la thèse

♦ « L’œuvre en pratiques. Une approche interactionnelle des activités artistiques et esthétiques. »

Membres du jury

♦ Jean-Pierre Cometti (Professeur honoraire, Université de Provence),

♦ Antoine Hennion (rapporteur, Directeur de recherche CNRS, CSI, Mines Paris Tech),

♦ Christian Licoppe (rapporteur, Professeur des Universités, Telecom Paris Tech),

♦ Lorenza Mondada (directrice de thèse, Professeure des Universités, Université de Bâle/ICAR),

♦ Louis Quéré (co-directeur de thèse, Directeur de recherche CNRS, CEMS-IMM, EHESS),

♦ Véronique Traverso (Directrice de recherche CNRS, ICAR, ENS de Lyon).

Résumé de la thèse

Ce travail de thèse élabore une approche de l’œuvre d’art comme accomplissement pratique, à partir d’un travail de terrain conduit lors de la préparation d’une exposition dans un centre d’art contemporain. Cette recherche, qui relève de l’analyse conversationnelle et de l’ethnométhodologie, vise ainsi à exploiter les acquis méthodologiques, théoriques et analytiques de ces approches pour la description d’un terrain artistique. Aborder l’œuvre « en pratiques », par l’analyse de situations d’interaction avec et autour des œuvres, permet de poser à nouveaux frais un ensemble de questions ayant trait à la définition de l’objet « œuvre d’art » et à la compréhension des activités artistiques et esthétiques. L’analyse détaillée de micro-activités accomplies par les professionnels de l’art (entrer en interaction dans l’espace d’une œuvre, donner des instructions pendant l’installation d’une œuvre, évaluer l’état d’un accrochage, introduire successivement différentes œuvres pendant une visite guidée) nous permet d’appréhender la constitution de l’œuvre comme un phénomène empirique, observée depuis l’écologie de l’exposition et les interactions entre ses acteurs. La thèse défend ainsi une approche descriptive des pratiques sociales situées qui constituent les œuvres. En cela, ce travail offre l’opportunité de s’interroger d’une part sur les manières dont un travail empirique relevant de la linguistique et de la sociologie peut contribuer à une réflexion esthétique, et d’autre part sur les formes de collaboration interdisciplinaire alors engagées par une recherche qui prend l’art pour domaine d’enquête.

Mots clés :  analyse conversationnelle, interactions multimodales, ethnométhodologie, pragmatisme, esthétique, art contemporain.