Type et date de soutenanceSoutenance de thèse

Mises en crise et (re)mises en ordre des circuits de financement du logement social en France et en Italie. Les conceptions du social de 1947 à 2018

Virginia Santilli

Résumé, La thèse retrace l’histoire de deux organismes de logement social, l’un français, l’autre italien, depuis l’après deuxième guerre mondiale. Prenant appui sur les deux études de cas, ce travail cherche à remonter le fil des transformations des circuits de financement du logement social et des conceptions du social qui traversent les politiques publiques du logement françaises et italiennes.   Le récit historique met au premier plan l’analyse des flux d’argent qui circulent au sein des organismes. Inspirée par les travaux de Zelizer, la thèse part du principe selon lequel l’argent n’est pas neutre mais est « marqué » par les acteurs entre lesquels ils circulent. Ses modalités de collecte, de distribution et d’usage reflètent des relations sociales, opèrent des distinctions, incarnent les représentations et valeurs des acteurs, matérialisent des rapports de domination. En suivant l’argent du logement social, nous proposons de construire une histoire qui explique les transformations des organismes au travers (1) des changements des flux d’argent qu’ils reçoivent - subventions à la construction, loyers, prêts, marchés financiers, aide à la personne, etc.- (2) des activités qui sont permises par cet argent -  construction, vente, rénovation, gestion locative - et (3) des justifications qui les accompagnent - loger des ouvriers, résorber le chômage, soutenir le secteur immobilier, aménager la ville, etc. Nous illustrons comment se fabrique la « mise en crise » de circuits de financement. Les flux d’argent, activités et justifications peuvent faire l’objet d’intenses critiques qui entrainent la réduction voire la suppression du financement. En parallèle, de nouveaux flux peuvent prendre forme, se combiner et rendre possible une « remise en ordre » par la fabrication d’un nouveau circuit de financement.  Il s’agit donc de refaire l’histoire des transformations des politiques du logement social par le bas sur le long terme. Enfin, nous montrons comment les circuits de financement des deux organismes s’inscrivent dans des conceptions du social. La comparaison diachronique des circuits a permis d’identifier au cours de l’enquête quatre conceptions du social successives – les conceptions du social insérée, dissociée, autofinancée et valorisée - qui façonnent de façon similaire les politiques du logement social dans deux contextes institutionnels pourtant contrastés. L’enquête s’appuie sur une immersion de quatre mois au sein de chaque organisme sous forme de stage. L’observation participante a facilité la collecte des rapports de gestion et des comptes économiques, fondamentaux à l’étude des flux de financement, complétée par la consultation des archives des administrations publiques en relation avec les deux organismes et l’étude de littérature grise publiée par les acteurs du logement social (n=253). En outre, une campagne d’entretiens auprès de dirigeants et employés des deux bailleurs étudiés a été réalisée, ainsi qu’auprès d’acteurs publics, d’associations représentantes des organismes et d’autres bailleurs sociaux (n=79)., Jury,

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  • Mme Eve Chiapello (Directrice de thèse), EHESS
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  • Mme Lavinia Bifulco, Universita di Milano-Bicocca
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  • Mme Corinne Eyraud, Aix-Marseille Université
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  • M. Ludovic Halbert, CNRS
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  • M. Frédéric Lebaron, ENS Paris Saclay
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  • Mme Valérie Sala Pala, Université Jean Monnet de Saint-Etienne
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