Type et date de soutenanceSoutenance de thèse

Os usuários são atores de seu acompanhamento » : A situação de redução de riscos em Paris, França

Camille De Azevedo Marinho Porto

Résumé

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Cette thèse porte sur la politique française de réduction des risques (RDR), une stratégie de santé publique visant à prévenir les risques et les méfaits physiques, psychiques et sociaux liés à l'usage de drogues, sans exiger l'abstinence du public cible. L'objectif de la recherche est de mener une analyse de situation de la conception et la mise en œuvre de cette politique RDR, en procédant de deux façons : l'une, historiographique, s’efforce de comprendre comment cette situation s'est créée, consolidée et institutionnalisée en France ; l’autre, ethnographique, enquête sur ses modes d’application dans la vie quotidienne. Pour ce faire, des entretiens exploratoires ont été réalisés avec des acteurs clés du contexte parisien. Des observations ont été menées au sein (et autour) de trois dispositifs de RDR situés à Paris – un Programme d’échange de seringues, un Centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues (Caarud) et un Centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie (Csapa), fréquentés quotidiennement comme bénévolat ; en plus de participer à divers événements destinés aux professionnels et chercheurs de ce domaine. L'analyse a permis, d’une part, d'identifier le processus d'institutionnalisation de la situation de RDR à la suite de trois problèmes posés dans la vie publique française, qui appellent une solution : 1) un problème épidémiologique de santé publique ; 2) un problème d'addiction des usagers ; 3) et un problème d'écologie urbaine lié à la présence de pratiques de toxicomanie dans l’espace public. Et, d’autre part, d’observer que dans cette situation, les usagers sont simultanément et paradoxalement reconnus comme a) des sujets autonomes dotés d'une capacité de décision sur leurs trajectoires de consommation et sur leur vie quotidienne, ce qui leur permet de contester, de rejeter ou d'abandonner les conseils, les méthodes, les procédures, les matériaux et médicaments offerts par l'équipe de réduction des risques ; et comme b) des sujets dépourvus d'autonomie à cause de l'influence exercée par les psychoactifs sur leurs facultés psychiques et décisionnelles, ce qui tend à les placer dans une condition de vulnérabilité et de dépendance. La situation de réduction des risques s'opère moyennant une gestion partagée entre, d'une part, les professionnels du champ médico-social et, d'autre part, les usagers de drogues sur les corps, les habitudes et les modes de consommation de ces derniers, gestion dont le modus operandi attribue aux deux groupes certaines ressources à mobiliser de manière située. Aux professionnels de la RDR, les savoirs, les objets, les méthodes, les techniques, les réserves d’expérience antérieure et une légitimité socialement et juridiquement attribuée ; aux usagers, la liberté, l'autonomie, le droit de refus, de choix et de consommation dans les conditions souhaitées par eux.

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Jury

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  • M. Daniel Cefaï (Directeur de thèse), EHESS
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  • Mme Eugênia Motta (Directrice de thèse), Universidade do Estado do Rio de Janeiro (UERJ)
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  • M. Carlos Antonio Costa Ribeiro, Universidade do Estado do Rio de Janeiro (UERJ)
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  • Mme Marie Jauffret-Roustide, INSERM
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  • M. Frederico Policarpo, Universidade Federal Fluminense (UFF)
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  • Mme Taniele Rui, UNICAMP
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  • M. Frédéric Vandenberghe, Universidade Federal do Rio de Janeiro (UFRJ)
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  • Mme Joana Vargas, Universidade Federal do Rio de Janeiro (UFRJ)
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