Corto Le Perron

pbegb.yrcreeba@rurff.serf.ssehe@norrepel.otroc

DoctorantCentre d'étude des mouvements sociaux

► Doctorant sous la co-direction de Juliette Rennes (CEMS) et Sylvie Chaperon (FRAMESPA - Université Toulouse 2 Jean Jaurès)

Titre de la thèse

  • Des alliances aux allié·es : une socio-histoire des mobilisations LGBT en France des années 1970 aux années 1990.

Présentation

L’objectif est de rendre compte de la constitution et des évolutions de mobilisations spécifiques autour des minorités de genre et de sexualité en étudiant ces conformations depuis leurs marges, en s’intéressant à la position des allié·es, c’est-à-dire des personnes qui ne se reconnaissent pas comme membres des minorités concernées (lesbiennes, gays, bi·es, trans*) mais agissent en faveur des droits de ces dernières depuis leur position privilégiée dans la société. Tenter de déterminer qui sont ces allié·es est une manière d’observer les dynamiques genrées de l’engagement, ainsi que l’influence d’autres appartenances sociales comme la classe, la race ou même l’âge – la question des générations dans ces mouvements étant tout à fait essentielle. De plus, étudier les liens entre ces individus, leurs pratiques concrètes, les modalités de leur engagement, et les membres de la communauté, les associations et autres collectifs, revient à placer la construction de ces mouvements au cœur de l’analyse. Au-delà des individus isolé·es et de leurs pratiques, cette perspective invite à envisager plus largement les modes de relation (et de conflictualité) entre les groupes qui composent cette communauté bien moins homogène que la terminologie le laisse parfois supposer.

Retracer ces changements, investir les écarts entre mouvements, permet de rendre compte de la diversité de ces mouvements, de leurs revendications, de leur place dans l’arène contestataire, de leurs relations avec la sphère publique et des modalités de lutte qui leur sont propres. C’est ainsi une manière d’observer la formation et le délitement d’alliances objectives, à la fois au sein de ces luttes LGBT, et avec les autres groupes militants (partis politiques, associations, syndicats, autres mobilisations, mouvements féministes, etc.). Et cela, à partir à la fois d’archives associatives et privées qui offrent une porte d’entrée privilégiée dans cet espace des mouvements sociaux, et de témoignages oraux auprès d’acteur·ices, personnes concernées ou alliées, de ces mobilisations.

À partir de ce point d’observation et de ces catégories discursives, l’objectif est de proposer une socio-histoire de ces mobilisations dans le cadre de la France métropolitaine, sans se limiter à la région parisienne, depuis l’émergence de collectifs politiques structurés dans les « années 68 » (CAPR, FHAR, Gouines Rouges) jusqu’au renouvellement profond des modalités d’engagement lié en particulier à la fin des mobilisations autour du PACS et à l’essor du militantisme en ligne au début des années 2000.

Mots-clés : sociologie des mobilisations collectives, histoire des mouvements sociaux, féminismes, lgbt, minorités de genre, minorités sexuelles, études queer.

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