Katrin Herms

xngeva.urezf@pzo.uh-oreyva.qred.nilreb-uh.bmc@smreh.nirtak

DoctoranteCentre d'étude des mouvements sociaux

► Doctorante sous la co-direction de Daniel Cefaï et de Camille Roth

Titre de la thèse

  • Activisme en ligne et chambres d'écho en Allemagne et en France : une analyse interdisciplinaire des processus de polarisation actuels dans l'espace public numérique

Résumé

L’étude des phénomènes de polarisation politique en ligne d’une part, et de la mobilisation collective et des discours publics d’autre part, font chacun l’objet d’approches qui s’articulent encore peu: les sciences sociales computationnelles et les sciences sociales qualitatives, sociologie et sciences politiques notamment. Ces dernières années, de nombreuses études empiriques ont été menées pour mieux comprendre les structures de communication en ligne à l'aide de nouvelles méthodes de recherche quantitative, comme l'analyse des réseaux sociaux (ARS) et le traitement automatique du langage naturel (TAL). Les objets de recherche comprennent ici les plateformes de micro-blogging telles que Twitter, les weblogs, les forums de discussion et les plateformes de réseaux sociaux telles que Facebook. La littérature sur la communication politique sur ces plateformes est marquée par un débat autour de l’existence de chambres d’écho (« filter bubbles ») qui représenteraient des groupes d’opinions plutôt résistants à des influences sociales et informationnelles extérieures. Une question controversée est notamment de savoir si la confrontation d’attitudes et de valeurs oppositionnelles au niveau d’interaction micro entre acteurs pourrait soutenir la formation de ces bulles ou alors, au contraire, encourager la création d’une sphère publique délibérative, inspirée par le modèle de Jürgen Habermas.

Dans le même temps, les représentations politiques hors ligne comme les mobilisations collectives dans l’espace public et l’émergence de partis politiques sont étudiées, entre autres, par des méthodes qualitatives classiques telles que des enquêtes de terrain, des sondages d’opinion, et des analyses de corpus non-numériques. La potentielle influence d’une « minorité active », formulé par Serge Moscovici, la « Intergroup Contact Hypothesis » de Gordon Allport et le phénomène du « framing » proposé par Erving Goffman, sont des concepts testables dans le cadre d’une analyse de réseaux numériques. En effet, un pont conceptuel et méthodologique entre ces deux types de recherches, en ligne et hors ligne, n’existe pas encore de manière systématique. En poursuivant une approche quantitative et qualitative, ce projet de thèse cherche à mieux comprendre la coévolution de ces deux objets : la polarisation en ligne et l’activisme collectif. Plus précisément, mes questions de recherche sont les suivantes : quelles tendances de polarisation et de socialisation numérique correspondent à des types de mobilisation déjà connus ? Quelles sont les structures typiques dans la formation d’opinion en ligne ? Y a-t-il un échange argumentatif au sein et entre des bulles ou plutôt une mobilisation autour d’une identité collective ? Est-ce que les acteurs clés sont conscients de l’impact de leur activité sur la formation de l’opinion publique ? Est-ce qu’ils se considèrent eux-mêmes comme des activistes ?

Une de mes études de cas porte sur des cascades de citations commentées sur twitter pour analyser la dérive idéologique dans le cadre du débat autour du #remaniement du gouvernement français suite aux élections communales de 2020. L’objectif des réflexions ultérieures est de décrire la propension à la polarisation des échanges autour de la gestion politique de la crise du coronavirus en Allemagne et en France, notamment à l’occasion des élections en 2021 et 2022. Mon travail consiste en trois étapes méthodologiques : une analyse quantitative de réseaux en utilisant un algorithme de détection de communautés numériques, une analyse de discours qualitatif traitant les éléments non quantifiables, et une étude de terrain via des entretiens. Ainsi, l’objectif de la thèse est de décrypter les processus de polarisation actuels en ligne comme une forme d'activisme politique qui – selon l’hypothèse – contribue à une dépolitisation des discours publics en raison des motifs implicites des acteurs.
 

Mots-clés: sciences sociales computationnelles, sociologie des publics, mobilisation collective, polarisation digitale, méthodologie quanti/quanti, approche interdisciplinaire, crise politique.

Publication

♦ Herms Katrin (2018), « Digitale Kollaboration. Rechtspopulismus und Social Media Kommunikation in Deutschland und Frankreich: eine Analyse am Beispiel der Pegida-Bewegung und des Front National », in Julia Montemayor Gracia, Vera Neusius & Claudia Polzin-Haumann (eds), Digitalkulturen/Cultures numériques. Herausforderungen und interdisziplinäre Forschungsperspektiven/ Enjeux et perspectives interdisciplinaires, Bielefeld, transcript-Verlag, p.157-181. (https://doi.org/10.14361/9783839442159-009).

Communication

♦ « Digitale Kollaboration. Rechtspopulismus und Social Media Kommunikation in Deutschland und Frankreich: eine Analyse am Beispiel der Pegida-Bewegung und des Front National. » Conférence Digitalkulturen in den Geisteswissenschaften, Université de la Sarre, 8 et 9 juin 2017.

Responsabilités universitaires / Animation

♦ Depuis septembre 2020 : co-organisation du séminaire doctoral et des rencontres quanti/quali au Centre Marc Bloch à Berlin.

♦ 28.04.2017 : Animation d’un atelier franco-allemand pour des étudiants titulaires de la bourse « Studienstiftung des Deutschen Volkes » sur le thème de discours populistes dans les réseaux sociaux, Sciences Po - Campus franco-allemand européen de Nancy.

Expérience professionnelle

08/2010-07/2011: Formation journalistique à Euradionantes (https://euradio.fr/)
Réalisation de reportages et de documentaires radiophoniques, entretiens à l’antenne en direct, présentation du journal radiophonique

2011-2014: Travail journalistique en freelance
Deutsche Welle, Saarländischer Rundfunk, Moskauer Deutsche Zeitung (entre autres)

2015-2017: Enseignement d’allemand comme langue étrangère
Université de la Sarre, Collège Eppelborn, Lycée franco-allemand de Sarrebruck

2017-2020: Référente pédagogique de la Croix Rouge allemande en Sarre
Organisation et gestion du service de volontariat international pour des jeunes

Organisation et réalisation d’ateliers d’écriture pour des élèves franco-allemands
Participation au festival de film Max Ophüls Preis et au festival de théâtre transfrontalier PERSPEKTIVES

Divers

►Programmation : bases de « R » et « Python » (traitement de données)

Tous les contenus associés