Nicolas Guinard

avxbynfthvaneq@tznvy.pbzmoc.liamg@draniugsalokin

DoctorantCentre d'étude des mouvements sociaux

Titre de la thèse

Les dispositifs innovants alternatifs à ceux du modèle dominant d’inclusion des jeunes d’établissements médico-sociaux (EMS) dans le « milieu ordinaire » 

Présentation

Ma recherche doctorale vise à identifier, décrire et analyser des initiatives innovantes d’éducation inclusive de jeunes ayant des troubles psychiques, intellectuels, du comportement ou avec autisme, alternatives au modèle dominant d’inclusion dans le « milieu ordinaire », entendu ici principalement comme le milieu scolaire.

Partant des modes d’organisation du travail dans les établissements médico-sociaux (EMS), elle a pour but d’analyser, dans une perspective pragmatique et en les ancrant dans une sociohistoire de l’éducation spéciale, les déplacements et les ajustements que les acteurs opèrent pour tenter de répondre aux exigences du « virage inclusif » qui s’impose à eux, tout en prenant en compte les spécificités des publics qu’ils accompagnent.   

Les EMS, créés progressivement sous l’égide d’associations de familles à partir du moment où l’instauration de l’école obligatoire fait apparaître les difficultés d’un certain nombre d’élèves à s’intégrer dans l’institution, conduisent dans la deuxième moitié du XXe siècle à la structuration progressive de tout un secteur, le médico-social, géré par le ministère de la Santé. Les liens avec l’éducation nationale sont à l’origine très faibles. Deux mondes sociaux aux frontières étanches évoluent ainsi parallèlement, peuplés d’acteurs ayant des formations, des parcours et des cultures professionnelles différents.

Actuellement, a lieu une mutation importante de l’accompagnement dans ces EMS (on parle de « virage inclusif ») qui sont censés se transformer de façon accélérée en « plateformes de services et de ressources d’accompagnement des élèves en situation de handicap », à travers différents services et à travers des dispositifs de scolarisation implantés au sein d’établissements de l’éducation nationale.

L’essor de ces dispositifs implique un plus fort enchâssement des deux mondes, le monde scolaire étant toujours pensé comme étant celui à qui il revient d’inclure l’autre. L’injonction de coopération entre acteurs du médico-social et de l’école rencontre des résistances qui révèlent les impensés de la politique d’inclusion. Elles résultent notamment des tensions entre une conception de plus en plus intégrée, universelle et indifférenciée de leurs usagers ou élèves et la demande expresse d’une adaptation de plus en plus précise à leurs singularités, entre la nécessité d’assurer la participation de tous en même temps que la protection de certains.

En parallèle des difficultés de l’école peinant bien souvent à inclure en son sein les jeunes des EMS, sont nées des coopérations locales inédites visant à favoriser des interactions entre jeunes d’établissements médico-sociaux et jeunes tout-venant à travers la mise en place d’activités éducatives aux contenus variés : activités de sport « unifié » dans lesquelles des adolescents non handicapés jouent dans la même équipe que des adolescents avec handicap, groupes mixtes fonctionnant sur ce même principe dans des activités variées (cuisine, musique, bricolage, théâtre etc.).

Ces expériences qui révèlent un véritable « dynamisme inclusif » partant des professionnels des EMS sont souvent peu visibles, fragmentées et peinent à s’installer dans la durée. Il n’existe à ce jour pas de travaux sociologiques qui aient analysé ces dispositifs, à l’exception de quelques rares études monographiques. La recherche consiste en particulier à rassembler et mettre en perspective les savoirs issus de ces expériences en constituant un corpus de dispositifs alternatifs au modèle ordinaire de l’inclusion à l’école « ordinaire » pour l’analyser de manière globale.

MOTS-CLÉS : Inclusion ; École inclusive ; Médico-social ; Autisme ; Handicap ; Troubles du comportement ; Handicap psychique.

 

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