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Camille Robcis

Conférences
Camille Robcis

Camille Robcis est professeure et enseigne dans le département d’histoire et de français à l’Université de Columbia, à New York. Elle est spécialiste en histoire intellectuelle, politique, et légale de la France contemporaine et s’intéresse en particulier à l’intersection des idées et de la politique.

 

Son premier livre, La loi de la parenté. La famille, les experts et la République, examine comment les législateurs français ont fait appel à l’anthropologie et la psychanalyse structuraliste (et en particulier à plusieurs concepts de Claude Lévi-Strauss et Jacques Lacan) pour réaffirmer l’importance de la différence sexuelle lors des débats autour de la famille, du PACS, des lois de bioéthique, et du mariage pour tous.

 

 

Son deuxième livre, Désaliénation: politique, philosophie, et psychiatrie radicale en France, retrace l’histoire de la psychothérapie institutionnelle, un mouvement né en France pendant la deuxième guerre mondiale qui appela à une profonde transformation de la théorie et de la clinique psychiatrique à travers le prisme du marxisme et de la psychanalyse lacanienne. Elle travaille en ce moment sur un nouveau projet qui tente d’expliquer pourquoi plusieurs mouvements populistes à travers le monde depuis les années 1990 se sont rassemblés autour de leur opposition à ce qu’ils nomment la “théorie du genre”. Après avoir passé un baccalauréat français, Camille Robcis a obtenu sa licence en histoire à Brown University et son doctorat à Cornell University. Elle a enseigné dans le département d’histoire de Cornell pendant dix ans avant de rejoindre Columbia en 2018.

 

 

Camille Robcis participe au Programme Professeurs invités de l’EHESS sur proposition de Juliette Rennes (CEMS UMR 8044 EHESS/CNRS - INSERM U 1276).

 

 

Invitée conjointement par l'EHESS, l'EUR sciences sociales du genre et de la sexualité et le GIS-Institut du Genre, Camille Robcis donnera, au mois de mars, 3 conférences en français.

 

 

 

 

 

Conférences

 

 

 

 

 

La sexualité comme dispositif

 

 

Cette intervention reviendra sur la généalogie du premier volume de L’Histoire de la sexualité de Michel Foucault. Nous nous intéresserons plus particulièrement à l’évolution de la notion de pouvoir dans l’œuvre de Foucault pendant les années 1970, depuis ses écrits sur l’hôpital psychiatrique et la prison, jusqu’à la sexualité dans La Volonté de savoir en 1976. Nous montrerons comment l’attention portée par Foucault à la psychiatrie, à l’hôpital, mais encore à la psychothérapie institutionnelle et à l’antipsychiatrie, a contribué de façon majeure à sa critique des normes des années 1960 et à sa redéfinition du pouvoir dans les années 1970. La psychiatrie, selon Foucault, constitue un prisme pour étudier le politique d’un point de vue théorique et militant mais aussi pour penser les mécanismes de ce qu’il appellera plus tard la société et le pouvoir disciplinaires – y compris dans le domaine de la sexualité. 

 

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    Le 9 mars 2022, 14h30-16h30 - Plus de place en présentiel, mais suivi possible en visio

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Dans le cadre du séminaire "Introduction à la sociologie de la sexualité", Mathieu Trachman (Chargé de recherche Ined, IRIS / EHESS)    

 

La question du genre : populisme, reproduction nationale et crise de la représentation

 

Comment et pourquoi l’idée d’une «théorie du genre» s’est-elle répandue à travers le monde depuis les années 1990 ? Beaucoup plus invoquée qu’expliquée, la «théorie du genre» est souvent présentée par ses opposants à la fois comme l’origine et la conséquence inévitable de lois visant à promouvoir l’égalité des droits des femmes et des LGBT+. L’intervention sera centrée sur le cas des manifestations contre «le mariage pour tous» en France et plus particulièrement sur le problème de la représentation politique lors de ces débats.

 

 

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    Le 10 mars 2022, 18h-19h30 - Salle 0.033, Bâtiment Recherche Sud, Campus Condorcet, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers

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Conférence plénière coorganisée par Juliette Rennes (Directrice d'études EHESS) et Mathieu Trachman (Chargé de recherche Ined, IRIS / EHESS) avec le GIS-Institut du Genre

 

 

La séance sera suivie d’un pot à 19h30 au Faculty Club du Campus Condorcet.         

 

Désaliénation: Politique, Philosophie, et Psychiatrie Radicale en France

 

Cette intervention se propose de retracer la naissance de la psychothérapie institutionnelle à l’hôpital de Saint-Alban, en Lozère, pendant la Deuxième Guerre mondiale. L’intervention reviendra sur l’œuvre de François Tosquelles ainsi que celle de ses amis, collègues, et disciples (dont Jean Oury, Felix Guattari, Frantz Fanon, et Georges Canguilhem) qui développèrent les bases de la psychothérapie institutionnelle à partir de leurs confrontations avec le fascisme, la guerre, et l’autoritarisme plus généralement. L’intervention examinera le rôle des idées (le marxisme, le surréalisme, la psychanalyse lacanienne) dans la généalogie du mouvement et soulignera l’importance des expériences pratiques avec les patients psychotiques au sein de l’hôpital. Pour les adeptes de la psychothérapie institutionnelle, l’hôpital, en tant que microcosme du social, pouvait offrir un modèle pour repenser le commun. La psychiatrie pouvait ainsi permettre de mieux comprendre l’aliénation et offrir des nouvelles perspectives pour la désaliénation des esprits et des institutions.

 

 

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    Le 14 mars 2022 de 10h30 à 12h30 - Salle 3.06, Centre de colloques, Campus Condorcet, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers

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Dans le cadre du séminaire "Maladies mentales et société, XIXe – XXIe siècle", Nicolas Henckes (Chargé de recherche CNRS, Cermes3) et Benoît Majerus (Professeur Université du Luxembourg)

 

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